« Migrations climatiques » : mais au fait, qu’est-ce que le climat ? (2/5)

Vidéo réalisée par Désinfox-Migrations en partenariat avec la Communauté de Savoirs Migrations de l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Avec le soutien de l’Unité de recherche Migrations et société (URMIS) et du projet CLIMHB – « Climate Change, Migration and Health Systems Resilience in Haiti and Bangladesh » (ANR). Textes et présentation : Audrey Brouillet, Sofia Meister et Maeva Belloiseau. Réalisation : Perin Emel Yavuz. Désinfox-Migrations — CC-BY-NC-ND — 2024

Régulièrement, les médias font état d’événements climatiques dramatiques tels que les inondations au Sénégal en 2023, les sécheresses au Niger ou encore celles au Burkina Faso en 2021. Cependant, ces phénomènes ne relèvent pas tous du changement climatiques ni n’ont les mêmes conséquences sur les mobilités humaines. Pour comprendre le changement climatique influe sur les déplacements humains, il est nécessaire de comprendre la complexité du climat lui-même.
On fait le point avec Audrey Brouillet, climatologue, et Maeva Belloiseau, consultante.

Lors d’inondations au Sénégal en 2023, ou au Burkina Faso, ou de sécheresse au Niger en 2021, on peut naturellement se demander quels impacts cela peut avoir sur les migrations. Pour bien cerner cette idée de migration climatique, il faut d’abord comprendre ce qu’est le climat. Le climat est l’ensemble des interactions au sein de l’atmosphère, qui est elle-même en interaction avec plusieurs composantes du système Terre, comme le sol, la biosphère ou les océans. Ce climat, par définition, évolue dans le temps et dans l’espace, mais à des échelles très variables.

Dans le temps, le climat peut évoluer de manière très rapide, parfois en quelques heures. Du coup, l’atmosphère se réchauffe plus rapidement mais va se refroidir également de manière plus rapide. Par contre, l’océan va mettre plus de temps à se réchauffer, mais va refroidir plus lentement. Dans les études du lien entre mobilité humaine et climat, on est donc confronté à ces dynamiques de grandes et de petites échelles. En fait, quand les événements sont trop longs ou trop grands, c’est compliqué de quantifier l’effet du climat sur la migration.

Quand on étudie une modification du climat sur de très grandes échelles, donc dans le temps ou dans l’espace, par exemple la circulation océanique globale qui va se déplacer sur des milliers de kilomètres, ces échelles peuvent paraître totalement disproportionnées par rapport à l’individu ou au groupe d’individus. Pour étudier les mobilités humaines liées au climat, ces questions d’échelle constituent l’un des enjeux les plus importants. C’est notamment le cas parce qu’on essaie de combiner des interactions d’échelle complexe lorsqu’on étudie un événement soudain ou une tendance climatique longue à un niveau local ou beaucoup plus large. Cela a véritablement un impact sur l’étude des migrations de population dans les mois ou les années qui suivent.

Les événements climatiques observables au Burkina Faso, au Niger ou au Sénégal illustrent les changements climatiques. Toutefois, il est compliqué de les lier à des déplacements de population.


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